
Charles MARCON
"Quand c'est vivant, c'est un tableau."
C. MARCON (1920-2019)
L'évolution du style et de la maturité du travail du peintre français Charles Marcon se découvre et s'apprécie à travers trois périodes clefs dans la vie de l'artiste.
Palette brute et poésie sereine: 1955-1969
"Tout s'inscrit dans l'élan de la vie".
Marcon a toujours beaucoup dessiné. Il commença à peindre vers 1950. Convaincu de peindre par un ami, il continuera le dessin en parallèle.
Marcon ne décrit pas ; il compose. Parfois une histoire se devine entre des personnages, une action se déroule, laissant la part belle à l’imagination du spectateur. Le monde qu’il porte à la toile est rêvé, il doit son existence en bonne part au processus de composition lui-même.
Dès 1959, débutent la synthétisation des formes et des couleurs, l’usage des taches, les inventions de perspective se multiplient. Marcon aborde le thème tauromachique, auquel il reviendra très régulièrement jusqu'en 2006, en dessins comme en peintures.
La vie personnelle de l’artiste transparaît dans ces scènes où dominent les sentiments de perplexité, de questions non résolues.
Maturité et Fécondité : 1970 - 1983
"On dit que je suis abstrait, c'est vrai ; on dit que je suis figuratif, c'est vrai".
De 1970 à 1972, il crée un style unique de dessins très fouillés, rehaussés de tons jaunes et bleus. Il n’y est plus revenu par la suite, mais il y a gagné en maîtrise. Ce retour au dessin lui permet de composer avec des techniques mixtes (peinture, encre de chine, pastel,...).
On comprend que l'artiste veut nous mener à travers un univers poétique où cohabitent différentes forces :"Les formes , reconnaissables presque toujours, sont bien celles des choses et des êtres familiers mais ramenés à l'élan originel qui les constitue, à la dilatation simple et ardente de l'amibe". R. Charmet
Vers l'abstraction : 1984 - 2012
"Tout se met à jouer avec une grande audace dans la juxtaposition des tons".
1984 voit apparaitre une transformation bien marquée. Les couleurs deviennent très vives et sont juxtaposées avec audace : des fonds unis rouges ou bleus, des pigments purs et mats à la matière grumeleuse, appliqués avec le minimum de colle et de vernis.
Les paysages abstraits se multiplient au cours des années 2000. Ils sont prétextes à autant de compositions de couleurs et de formes dessinées. L’œil se promène ici dans un espace à trois dimensions...
Le peintre, à 80 ans passés, préfère le petit format carré de 30x30cm. De nouvelles techniques mixtes aux combinaisons de couleurs très nuancées - des gris, des violets et verts délavés - font encore une fois la preuve d’une créativité tenace, alliée à une grande sureté d’exécution : l’expérience donne à voir la délicatesse, la vitalité poétique.